La deuxième étape de la première session de l’Institut Féministe Africain (IFA), a réuni des féministes de 14 pays africains pour renforcer leurs connaissances et capacités sur le féminisme afin d’accroitre l’impact de leurs mouvements.
La première session de l’IFA s’est déroulée sur deux ans avec des rencontres annuelles sous le thème, « Relier les fils, Croiser nos luttes, Tisser des lendemains meilleurs » avec une première étape en 2022 du 24 au 28 Janvier 2022 à Saly au Sénégal et un deuxième étape en 2023 du 20 au 24 février à Lomé au Togo.
Le deuxième étape s’est déroulé en cinq jours avec des sessions et activités autour de 4 modules :
Le premier module a été consacré au rappel d’activités de la première étape de l’IFA notamment la concentration sur les luttes des femmes et des féministes. Les participantes ont pu partagé comment elles ont intégré les connaissances acquises dans leurs actions et mouvements auxquelles elles prennent part. Notamment l’organisation de deux sessions nationales de IFA au Sénégal et au Burkina-Faso ainsi que la participation à plusieurs rencontres nationales et régionales sur l’empowerment des jeunes filles et femmes et sur les actions pour une économie durable.
Pour ce deuxième module, nous avons parlé des systèmes et structures anti-droits de femmes comme le patriarcat, le colonialisme, le capitalisme, la gérontocratie, le classisme et le fondamentalisme, et les systèmes ou mouvements de libération et de justice sociale qui se sont organisés en réponse tels que le mouvement féministe, le mouvement climatique, le socialisme, la panafricanisme, etc.
Nous avons étudié en particulier les croisements des mouvements tels que l’éco-féminisme et l’agro-écologie. L’analyse de ces deux courants de pensée a permis aux participantes de comprendre comment différents mécanismes de violences et de domination comme le patriarcat et le capitalisme se convergent et représentent une seule et même oppression. Les participantes ont pu remettre en question les récits de justice climatique existants d’un point de vue féministe et genré afin d’apporter des pistes d’actions durables. L’agroécologie a été soulignée comme une stratégie de production durable.
À travers ce module, les militantes ont été outillées avec des pratiques et outils dans le but de renforcer leurs capacités d’action et augmenter leurs pouvoirs et influence sur des enjeux stratégiques de droits des femmes. Elles ont participé notamment à des séances pratiques sur :
– les violences basés sur le genre : comment se prémunir et réagir face aux différents types de violences ;
– la recherche féministe et la production de savoirs : comment réaliser une recherche féministe, quels sujets abordés et les méthodes de recherche (photovoix, installation artistique…) ;
– la poésie et slam et la transformation d’attitudes et croyances ;
– la communication féministe et le renforcement de leurs compétences en matière d’entrevue, de rédaction et de prise de parole en public afin d’augmenter leur pouvoir à convaincre ;
– l’activisme en ligne est l’utilisation de la technologie, comme les médias sociaux pour la mobilisation de masse et l’action politique.
Le quatrième module a souligné l’importance des soins et santé mentale, émotionnelle, individuelle et collective ainsi que la sécurité physique et matérielle. Le bien-être holistique a été souligné comme une stratégie et un outil politique important pour assurer la durabilité du mouvement et la résilience personnelle.
Les séances théoriques et pratiques de cette première session de l’IFA ont permis aux militantes des droits des femmes de relier les fils entre pensées féministes, croiser les luttes, et tisser des lendemains meilleurs !